Difference between revisions of "Dais d'autel"
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− | + | ¨Dais : ''Provenç. deis. Le sens primitif est table à manger, comme le prouvent les anciens exemples et cette phrase de Mathieu Paris : Priore prandente ad magnam mensam quam dais vocamus. Il vient donc de discus (voy. DISQUE), table à manger. Comme la place où l'on posait le dais était élevée quand il s'agissait de grands personnages, dais a pris le sens d'estrade ; enfin, l'estrade étant garnie de tentures, on en est venu au sens d'aujourd'hui'' (Littré). | |
− | + | * Autel : < latin ''altare'', « autel (chrétien) » (Tertullien (écrivain chrétien mort en 240), ''De oratione'', 11, cité par Gaffiot, p. 105). | |
− | Autel : < latin ''altare'', « autel (chrétien) » (Tertullien (écrivain chrétien mort en 240), ''De oratione'', 11, cité par Gaffiot, p. 105). | ||
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== Bibliographie == | == Bibliographie == |
Revision as of 20:05, 2 February 2022
Contents
Étymologie
¨Dais : Provenç. deis. Le sens primitif est table à manger, comme le prouvent les anciens exemples et cette phrase de Mathieu Paris : Priore prandente ad magnam mensam quam dais vocamus. Il vient donc de discus (voy. DISQUE), table à manger. Comme la place où l'on posait le dais était élevée quand il s'agissait de grands personnages, dais a pris le sens d'estrade ; enfin, l'estrade étant garnie de tentures, on en est venu au sens d'aujourd'hui (Littré).
- Autel : < latin altare, « autel (chrétien) » (Tertullien (écrivain chrétien mort en 240), De oratione, 11, cité par Gaffiot, p. 105).
Définition
Structure en bois ou en tissu suspendue au-dessus de l’autel dans un but protecteur, décoratif et symbolique.
Hiérarchie
Origines et développements
La première mention d'un dais figure dans un cartulaire de Notre-Dame de Paris au milieu du 12e siècle. Le dais devient courant à partir du 13e siècle. Il constitue une alternative au ciborium. Comme pour le ciborium, le dais sert à protéger l'autel des poussières qui pourraient tomber du plafond de l'église.
Typologie
Le dais est une alternative au ciborium : le Caeremoniale Episcopale les met en parallèle. Selon Perrin (Thesaurus des objets religieux), le dais d’autel se distingue du « ciborium » soutenu par quatre colonnes ou plus. Le AAT-Ned retient pour « ciborium » la même nuance, mais utilise cependant le terme « baldakijn » (ce qui est normal puisqu’il s’agit de la traduction naturelle pour un dais en NL). Mais le mode de décoration n'est pas identique. Le ciborium n’est pas adaptable facilement. Le Caeremoniale Episcopale prévoit en effet, pour le dais, l’utilisation des mêmes couleurs que pour le reste des parements, ce qui n’est pas possible pour un ciborium. Le dais d’autel n’est cependant pas uniquement réalisé en tissu.
Selon Joseph Braun, il y a deux typologies, elles-mêmes divisées en deux sous-groupes :
- Les dais en matériau souple (tissu) :
- Simple tissu tendu au-dessus de l’autel (pays germaniques le plus souvent. On les trouve jusqu’au début du 17e siècle, notamment dans les statuts du concile de Jodoigne en 1611 et Fleurus 1616. Mais tend à disparaître ensuite.)
- Tissu(s) accroché(s) à la voûte ou au plafond et descendant plus bas autour de l’autel (nord de la France surtout mais ensuite solution privilégiée à la Renaissance et Baroque)
- Les dais en bois (abandonnés dès le 16e siècle) :
- Toit de bois plat attaché au mur ou au retable
- Voûte en demi-berceau au-dessus du retable ou accroché au mur. (comme par exemple ici à Sainte-Waudru à Mons en 1889)
Le second sous-type du premier type donne lieu à des formes variées : cloche, quadrangulaire (en Italie surtout). Ils pouvaient ensuite être décorés de tentures ou de franges. La couleur est variable. Charles Borromée conseille le bleu.
Textes normatifs
- Conseillé par les synodes de Münster 1279, Cologne 1281, Liège 1287, Exeter 1287, Cambrai 1300.
- L’idée de protection est bien établie à Münster en 1279 :
Item praecipimus, ut sursum super altare ad latitudinem et longitudinem altaris pannus lineus albus extendatur, ut defendat et protegat altare ab omnibus immunditiis et pulveribus descendentibus(d’après BRAUN, 1924, p. 201).
- Le Caeremoniale Episcopale le prescrit :
CE 1600 : Quod si altare parieti adhaereat, applicari poterit ipsi parieti supra altare pannus aliquis caeteris nobilior & speciosior, vbi intextae sint Domini nostri Iesu Christi, aut gloriose Virginis, vel Sanctorum imagines, nisi iam in ipso pariete essent depictae, & décerner ornatae. Supra verò in altum appendatur umbraculum,quod baldachinum vocant, formae quadratae, cooperiens altare, &ipsius altaris scabellum, coloris caeterorum paramentorum. Quod baldachinum etiam super statuendum erit, si altare sit à pariete seiunctum, nec supra habeat aliquod ciborium ex lapide, aut ex marmore confectum. Si autem ad sit tale ciborium, non est opus umbraculo sed ipsum ciborium floribus, frondibusque ornari poterit(L1, C12, p. 56-57).
Il précise par ailleurs que si le trône de l’évêque peut être couvert d’un tel baldaquin si et seulement si l’autel en est aussi couvert :
CE 1600 : Quae (forma sedis) debet tegi et ornari aliquo panno ferico concolori cum aliis paramentis, non tamen aureo, nisi episcopus esset cardinalis. Et super eam umbraculum, seu baldachinum eiusdem coloris appendi poterit, dummodo et super altari aliud simile, vel etiam sumptuosius appendatur, nisi ubi super altari est ciborium marmoreum, vel lapideum : quia tunc superfluum est, nec aptari commodé potest. (L1, C13, p. 62)
Charles Borromée recommande ceci :
CB 1551 : Altaria singula, quae non tota cum sacerdote item celebrante opere fornicato, sed tecto laqueato teguntur, aut fornice ita alte extructa, ut ea fornix commode saepiusque purgari non queat, integumento etiam, quod capocielo dicunt, operiantur. Idque vel ex marmore solidove lapide, aut etiam lateritio opere, erectis columnis quattuor, si altare maius est, si minus lateraleve, duabus aut aliis decentibus fulcimentis, intus ab ecclesiae pariete paululum distantibus, uno a dextero, altero a sinistro latere, quae operimentum sustineant, opere fornicato aliave ratione confectum, vel ex tabulis sectilibus, aut e tela cerulea decenter depicta fieri poterit. Quod e ligno aut tela integumentum cathenis ferreis e tecto vel e pariete pendentibus, aut alia firma structura sustineatur. Hoc autem operimentum, cuiusmodi sit, undique ita late patere debet, ut altare ipsum et sacerdos, ibi Missae sacrum faciens, omnino contegatur; quo diligentius et ille et altare a pulvere omnique labenti sorde defendatur (chap. 15, p. 29-30).
Le Synode de Cambrai de 1550 (qui reprend dans les grandes lignes celui de 1300) : indique l'utilité de mettre une cortina au-dessus de l'autel, et pas seulement sur les côtés, afin de protéger l'autel des poussières qui pourraient tomber d'en haut.
cortinae convenientes quae alae dicuntur, a lateribus altaris utrinque appendatur: nec tempore sacrificii ab aliquo retrahantur: cortina convenienter sursum supra altare extendatur, que protegat, & defendat altare ab incommodis immuniditiarum descendentium
Autres dénominations
Ciel d'autel
Autres langues | |
---|---|
NL | altaarbaldakijn |
EN | altar canopy |
DE | Altar-Baldachin |
IT | baldacchino d'altare |
ES | baldaquino de altar |
Langues anciennes | |
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Latin | conopeum, papilio, caelatura, coelum, supertentorium, divum, baldachinus, baudequinus (< Bagdad : provenance de l’étoffe dans laquelle il est fait) ; |
Ancien français | ciel, poille (< pallium), papilion |
Ancien italien | Italien (Milan) : capocielo |
BALaT
Les dais d'autel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations de dais d'autel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les dais d'autel dans BALaT - Bibliothèque
Bibliographie
- Joseph Braun, Die liturgischen Paramente in Gegenwart und Vergangenheit. Ein Handbuch der Paramentik, Herder & Co, Fribourg-en-Brisgau, 1924, p. 200-202
- Joseph Braun, « Altarbaldachin », in RDK, I, 1934, p. 465-469 [url : http://www.rdklabor.de/w/?oldid=94476]
- Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 34.