Difference between revisions of "Courtine d'autel"
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− | Les courtines d'autel ont une origine ancienne. On constate leur utilisation en occident dès le 8e siècle, même si leur utilisation est restreinte à Rome dans un premier temps. À l’origine les rideaux étaient au nombre de quatre (''tetravela''). L’abbé J. Malet les évoque à propos des basiliques latines : ''Entre ces colonnes'' [du ciborium], […] ''on adaptait des rideaux ou courtines d’étoffes | + | Les courtines d'autel ont une origine ancienne. On constate leur utilisation en occident dès le 8e siècle, même si leur utilisation est restreinte à Rome dans un premier temps. À l’origine les rideaux étaient au nombre de quatre (''tetravela''). L’abbé J. Malet les évoque à propos des basiliques latines : ''Entre ces colonnes'' [du ciborium], […] ''on adaptait des rideaux ou courtines d’étoffes ordinairement très riches, que l’on tenait fermées à certains moments du saint sacrifice. Ces courtines, au nombre de quatre, s’appelaient pour cela ''tetravela'' (''τετρα'', quatre, et ''velum'', voile). Anastase le bibliothécaire, dans maints endroits de ses ouvrages'' […], ''mentionne bon nombre de ciboria et de courtines, donnés par les Papes à diverses églises de Rome.'' […] ''Ne pourrait-on pas voir encore dans ces rideaux entourant l’autel un usage emprunté aux Juifs, dont le Saint des Saints était séparé des autres paries du temple par un immense voile''. |
L’usage des ''tetravela'' à Rome est attesté jusqu’au 13e siècle. | L’usage des ''tetravela'' à Rome est attesté jusqu’au 13e siècle. |
Revision as of 17:22, 24 March 2020
Contents
Étymologie
< lat. cortina, « rideau », « voile » (Isidore de Séville, Originum libri, 19, 26, 9 ; Saint Ambroise, Epistulae, 20,24, cités par Gaffiot, p. 435). Isidore de Séville est cité par le lexicologue Niccolò Perotti : Dictae autem cortinae a coreis, eo quod prius ex pellibus fuissent factae (Charlet, p. 358).
Définition
Ensemble de rideaux délimitant l’espace autour d’un autel. La courtine est suspendue à un ciborium ou à un porte-courtines. Elle est généralement placée de chaque côté de l’autel et parfois derrière celui-ci.
Hiérarchie
Origines et développements
Les courtines d'autel ont une origine ancienne. On constate leur utilisation en occident dès le 8e siècle, même si leur utilisation est restreinte à Rome dans un premier temps. À l’origine les rideaux étaient au nombre de quatre (tetravela). L’abbé J. Malet les évoque à propos des basiliques latines : Entre ces colonnes [du ciborium], […] on adaptait des rideaux ou courtines d’étoffes ordinairement très riches, que l’on tenait fermées à certains moments du saint sacrifice. Ces courtines, au nombre de quatre, s’appelaient pour cela tetravela (τετρα, quatre, et velum, voile). Anastase le bibliothécaire, dans maints endroits de ses ouvrages […], mentionne bon nombre de ciboria et de courtines, donnés par les Papes à diverses églises de Rome. […] Ne pourrait-on pas voir encore dans ces rideaux entourant l’autel un usage emprunté aux Juifs, dont le Saint des Saints était séparé des autres paries du temple par un immense voile.
L’usage des tetravela à Rome est attesté jusqu’au 13e siècle.
Ils disparaissent ensuite au profit de deux rideaux placés sur les côtés de l’autel. Ces courtines sont très courantes dans le nord de l’Europe aux 14e, 15e et 16e siècles. Puis elles tombent ensuite en désuétude et leur usage se réduit, même si elles semblent se maintenir dans certaines régions jusqu'au 17e siècle (voir infra, Synode de Saint-Omer). Elles sont encore rarement présentes dans certaines églises au 18 siècle, comme en témoignent certaines représentations (voir ci-contre l’estampe de Kleber). Leur progressive disparition est sans doute due à mettre au compte de la diffusion des autels monumentaux.
Typologie
On place les courtines tant à l’autel principal qu’aux autels latéraux (à la différence des tetravela, seulement au maître autel). Si un mur est présent sur le côté de l’autel, un seul rideau suffit. Parfois, un troisième rideau prend place à l’arrière de l’autel. Les anglais l’appellent dossal. Chez Charles du Fresne du Cange (1610-1688), on trouve sous les termes Dorsale, Dossal, Dossellus, Doxale, Dorsile… de nombreuses mentions d’éléments textiles, en particulier pour revêtir l’arrière de l’autel. Les rideaux sont accrochés soit à des tringles placées entre des colonnes en bois, métal ou pierre (surtout à l’autel majeur), soit à des bras (parfois escamotables, pour les autels secondaires). Ils sont parfois attachés au retable.
Textes normatifs
Il n'y a pas d’obligations, mais la courtine d'autel est conseillée par de nombreux synodes (Cologne 1280, Münster 1279, Liège 1287, Cambrai ca. 1300).
- Synode de Cologne, 1280 : Cortinae in lateribus altaris utriusque appendatur nec in aliquo tempore sacrificii retro trahantur (Braun, 1924, p. 199)
- Synode de Liège, 1287 : Cortinae a lateribus altaris utrimque appendatur, nec ab aliquo tempore Sacrificii retrahantur (Source : Concilia Germaniae, vol. 3, p. 691).
- Synode de Saint-Omer, 1640 : demande que ce point soit inspecté au cours des visites d’églises.
Autres dénominations
Voiles d'autel.
Autres langues | |
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NL | altaargordijn |
EN | riddel, altar curtains |
DE | Altarvelen |
IT | cortina d’altare |
ES | terme ES |
Langues anciennes | |
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Latin | tetravela, cortina |
Ancien français | $$ |
BALaT
Les courtines d'autel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations de courtines d'autel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les courtines d'autel dans BALaT - Bibliothèque
Fichiers liés
Courtine d'autel, fiche du thésaurus : Dernière modification le 5-3-2020.
Bibliographie
- Jean-Louis Charlet, La correspondance philologique de Niccolò Perotti, Edition critique, traduction et commentaires, 2018.
- J. Malet, « Essai sur les autels », Revue de l'art Chrétien, 23e année, 2e série t. 11 (38e de la collection), 1879, p. 47-68.