Calice

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Calice de Tavier, Eglise Saint-Martin[Tavier], 1201-1300, © IRPA, Bruxelles, cliché M057208]

Étymologie

Du latin calix, « coupe », « vase à boire » (Gaffiot, p. 246), lui même dérivé du grec < καυλιξ signifiant « vase ».

Isidore de Séville, dans ses Origines (livre XX), indique une autre étymologie. Le mot dériverait du grec καλoν signifiant "bois" car les premiers récipients à boire auraient été faits dans cette matière. Mais cette interprétation doit être rejetée.

Le mot grec utilisé dans la Septante (la version grecque de la Bible) est πoτηριoν, traduit par calix en latin.

Définition

Vase sacré en métal précieux, composé d’une coupe en or ou en argent doré, d’une tige souvent munie d’un nœud en son centre, dans lequel le célébrant consacre le vin au cours de l’Eucharistie. Il forme souvent un ensemble avec la patène (Robert Le Gall et Perrin, Thesaurus, p. 149).

Hiérarchie

Origines et développements

L'origine de l'objet remonte au Nouveau Testament. Les Évangiles de Marc (14:22–24), Matthieu (26:26–28) et Luc (22:19b–20) précisent en effet que lors de la dernière Cène, le Christ prit une coupe remplie de vin et la donna aux disciples en indiquant qu'ils buvaient le sang de l'Alliance.

Dès l'époque paléochrétienne, cet objet a occupé une place importante dans la liturgie. Peu de choses sont connues néanmoins sur les formes et les matériaux utilisés pour la confection de ces premiers vases liturgiques. Le calice d'Antioche, daté du VIe siècle, a longtemps été considéré comme un exemple ancien de calice eucharistique, bien que l'on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'une lampe sur pied. Après l'édit pacificateur de Milan (313), les vases en métaux précieux abondent dans toutes les églises (Duret, p. 54).

Typologie

La typologie évolue d’un calice pourvu d’anses vers un calice qui en est dépourvu. La forme du vase se modifie aussi. A l'origine, la coupe est profonde et large, puis ses dimensions se réduisent par rapport au pied, qui prend de plus en plus d’importance, et est de plus en plus décoré. Pour faciliter la préhension du calice, le pied est interrompu par un noeud. À l'époque gothique, ce noeud est muni de côtes saillantes ou des boutons. La base est soit polygonale soit polylobée. Il est décoré de figures de saints et de scènes relatives à la Passion. La coupe est souvent doublée d'une fausse coupe, elle aussi décorée de motifs figuratifs ou ornementaux. À partir du XVIe siècle, des calices sont produits dans le style Renaissance, mais la tradition gothique perdure longtemps. Le calice baroque présente un décor plus luxuriant. Le pied peut prendre la forme d'une colonnette torse.

Textes normatifs

A partir du IXe siècle, seuls les métaux précieux (or et argent doré) sont autorisés (Sacraal metaal, p. 5). L'usage des calices de bois, de corne, de verre, d'étain, de plomb fut interdit. Cette défense, portée par plusieurs conciles provinciaux, fut étendue par Léon IV (847-855) à l'Eglise universelle (Duret, p. 54). L'église n'a toléré l'étain pour les calices et les cibiores que dans les cas de pauvreté (Adolphe Riff, cité par l'abbé Bidault, p. 30).

Autres dénominations

Autres langues
NL kelk
EN chalice
DE Kelch
IT calice
ES cáliz
Langues anciennes
Latin calix
Ancien français termes en ancien français

BALaT

Les calices (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Représentations de calices (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Les calices dans BALaT - Bibliothèque

Calice en 3D

Fichiers liés

Calice, fiche du thésaurus : Dernière modification le 28-11-2017

Bibliographie

  • Paul Bidault (abbé), ETains religieux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Charles Massin, s;d. (1960 ca), p. 30-39.
  • D. Duret (abbé), Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique, 1932, p. 44-48
  • Sacraal metaal. Liturgische gebruiksvoorwerpen : betekenis, funktie, evolutie, vorm, cat. exp. Sint-Truiden, Museum voor religieuze kunst, 2 vol., 1984, p. 5.