Chasuble
Contents
- 1 Étymologie
- 2 Définition
- 3 Hiérarchie
- 4 Origines et développements
- 5 Typologie
- 6 Textes normatifs
- 7 Autres dénominations
- 8 BALaT
- 9 Chef-d'oeuvre sous la loupe
- 10 Représentations
- 11 Fichiers liés
- 12 Bibliographie
- 13 Le vêtement symbolique du prêtre
- 14 Formes et décor de la chasuble : les adaptations aux besoins liturgiques
- 15 Un vêtement sacré
Étymologie
< lat. casula = « petite maison » (incertain. Étymologie selon Isidore de Séville). Signifie aussi « vêtement de dessus » chez saint Augustin (de Civitate Dei, 22, 8, 9 selon Gaffiot (pas retrouvé. $$)).
Définition
Vêtement sans manches, généralement orné de motifs formés par des galons, s’enfilant par la tête et porté au-dessus de l’aube et de l’étole par celui qui célèbre la messe.
Hiérarchie
Origines et développements
Il s’agit au départ d’un vêtement gréco-romain porté par tous. Elle devient liturgique au moment où le vêtement passe de mode chez les laïcs (à une époque indéterminée). La première mention en tant que vêtement liturgique à part entière apparaît déjà au IVe siècle chez Grégoire de Tours. On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant généralement des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible. Les pièces des XVe et XVIe siècles se voient ainsi profondément modifiées.
Typologie
A l’origine, il s’agit juste d’un ample tissu (jusqu’aux genoux) circulaire avec seulement une ouverture pour la tête. La gestion du passage des bras était gérée de manière contrastée : plus étroite au niveau des bras (chasuble ovale), ou repliée en multiples plis, voire attachée La règle est ensuite, jusqu’au XIIIe siècle, à la chasubles en cloche. Il s’agit d’un tissu en demi-cercle replié et galonné. Une exception néanmoins : la chasuble dite de Thomas Beckett à la cathédrale de Tournai, encore formée d’un tissu circulaire. L’évolution de la chasuble à partir du XIIIe siècle concerne sa taille, en particulier en partie latérale, au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique (nuance de la chasuble « gothique » selon Braun p. 185) qu’une question pratique. Les chasubles longues devaient être souples, au risque de gêner la célébration de l’eucharistie. => évolution du XIIIe siècle en lien avec l’importance croissante de l’eucharistie ? Des raisons stylistiques ont pu aussi présider à cette modification progressive. L’ajout d’ornements sur la chasuble – et en particulier sur le fond – a en effet rendu l’habit plus lourd et plus raide, ce qui est incompatible avec une forme qui ne laisserait pas les bras libres. La forme de la chasuble va alors évoluer par le raccourcissement progressif de l’emprise de l’habit sur les manches. Elle finit par ne plus couvrir que les épaules ainsi que l’avant et l’arrière du buste. La forme la plus célèbre de cette dernière phase d’évolution est la chasuble dite « violon » (XVIIIe siècle). Le décor de la chasuble est composée d’orfrois. Si ceux-ci occupent à l’origine les bordures de la chasuble, ils deviennent plus symboliques avec le temps. Le motif en forme de croix ou le Psi se généralise. Une simple bande verticale peut aussi être utilisée. Lors de l’ordination du prêtre, la chasuble est posée sur son épaule (déjà attesté en Espagne au VIIe siècle). Elle peut également portée autour du cou et repliée à l’arrière.
Textes normatifs
- Missale 1573 : In officio Misse celebrans semper utitur planeta super albam; Si autem sit Episcopus, et solemniter celebrat, super Dalmatica et Tunicella. (p. 26)
Autres dénominations
Autres langues | |
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NL | kazuifel |
EN | chasuble |
DE | Kasel (die) |
IT | pianeta |
ES | terme ES |
Langues anciennes | |
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Latin | amphibalus (jusqu’au XIIe siècle), infula (en France surtout), planeta (plutôt en contexte romain). |
Ancien français | $$ |
BALaT
Les chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations de chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les chasubles dans BALaT - Bibliothèque
Chef-d'oeuvre sous la loupe
Représentations
Fichiers liés
Chasuble, fiche du thésaurus : Dernière modification le 5-3-2020.
Bibliographie
BRAUN, Joseph, Die liturgische Gewandung im Occident und Orient, Freiburg, 1907, p. 149-247.
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La chasuble est le vêtement sacerdotal par excellence : elle est le seul vêtement propre au prêtre avec lequel il peut célébrer le saint sacrifice. Avant la messe, il la revêt au-dessus de l’amict, de l’aube et du cordon, avec le manipule et l’étole. La forme et le décor de la chasuble, généralement constituée de soie, varient selon les régions, l’époque et les évolutions de la liturgie.
Le vêtement symbolique du prêtre
La chasuble trouve une origine profane dans le manteau porté par les voyageurs durant l’Antiquité romaine. Elle est ensuite utilisée par les premiers chrétiens pour distinguer les officiants des autres fidèles. Au VIIIe siècle, la chasuble devient proprement liturgique et s’impose comme le vêtement par excellence du prêtre. Il la reçoit à son ordination sacerdotale et elle ne peut être portée que par lui et seulement pour la célébration eucharistique.
La chasuble est ainsi le support d’une construction identitaire : elle symbolise la charité du prêtre, essence même de Jésus-Christ. Par sa forme enveloppante originelle, à l’instar de l’amour du Christ qui enveloppe le prêtre, elle fait de ce dernier un alter Christus. La prière récitée par le prêtre lors du rituel de vêture avant la messe témoigne bien de cette fonction symbolique de la chasuble. Quand il endosse la chasuble, il dit :
Domine, qui dixisti: Jugum meum suave est et onus meum leve: fac, ut istud portare sic valeam, quod consequar tuam gratiam. Amen.
Seigneur, Vous avez dit : Mon joug est doux, et mon fardeau léger. Faites en sorte je puisse vous porter des actions de grâces. Amen.
Formes et décor de la chasuble : les adaptations aux besoins liturgiques
À l’origine de forme ample et souple, la chasuble est ornée dès le IVe siècle de bandes de pourpres (clavi). Ces bandes s’élargissent pour devenir des orfrois, c’est-à-dire des broderies tissées d’or et/ou d’argent, illustrant des thèmes évangéliques. À mesure que s’affirme l’importance symbolique de la chasuble, les orfrois et broderies s’alourdissent de plus en plus à la fin du Moyen Age. Le poids de l’étoffe, gênant le prêtre dans le geste d’élévation de l’Hostie, nécessitait alors l’aide d’acolytes pour lever le vêtement. C’est ainsi, pour des raisons de commodité, que les liturgistes ont expliqué l’évolution de la chasuble vers une forme d’abord ovale dès le XIe siècle, puis plus courte et échancrée au XVe siècle.
Au XVIIe siècle, elle n’est plus constituée que de deux pans d’étoffe tombant de part et d’autre du corps, le pan avant souvent « taillé en violon » étant plus court que le pan arrière, portant une croix.
Un vêtement sacré
Bénite, la chasuble est sacrée. Si la chasuble est en trop mauvais état, elle devient impropre à la célébration de la messe et peut être désacralisée (rite d’exécration). De même, un changement profond de la forme initiale nécessite une nouvelle bénédiction. Un vêtement altéré est toutefois parfois gardé en raison de sa beauté, sa valeur, ou de la personne illustre qui l’a porté.