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La mode est ensuite, du 10e au 13e siècle, à la chasubles en cloche. Il s’agit d’un tissu en demi-cercle replié et galonné. Une exception néanmoins : la [http://balat.kikirpa.be/object/10061595 chasuble dite de Thomas Beckett] (vers 1170), conservée à la cathédrale de Tournai, qui encore composée d’un tissu circulaire. | La mode est ensuite, du 10e au 13e siècle, à la chasubles en cloche. Il s’agit d’un tissu en demi-cercle replié et galonné. Une exception néanmoins : la [http://balat.kikirpa.be/object/10061595 chasuble dite de Thomas Beckett] (vers 1170), conservée à la cathédrale de Tournai, qui encore composée d’un tissu circulaire. | ||
− | L’évolution de la chasuble à partir du 13e siècle concerne sa taille, en particulier au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique qu’une question pratique. | + | L’évolution de la chasuble à partir du 13e siècle concerne sa taille, en particulier au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique qu’une question pratique. A partir du 13e siècle, le sacrement de l'eucharistie prend de plus en plus d'importance. L’ajout d’ornements sur la chasuble – et en particulier sur le fond – rend également l’habit plus lourd et plus raide, ce qui est incompatible avec une forme qui ne laisserait pas les bras libres. Or les chasubles longues devaient être souples, au risque de gêner la célébration de l'Eucharistie et l'élévation de l'hostie. La forme de la chasuble va alors évoluer par le raccourcissement progressif de l’emprise de l’habit sur les manches. La chasuble finit par ne plus couvrir que les épaules ainsi que l’avant et l’arrière du buste. La forme la plus célèbre de cette dernière phase d’évolution est la chasuble dite « violon » (18e siècle). |
− | Le décor de la chasuble est | + | Le décor de la chasuble est à l'origine composé de galons qui occupent les bordures de l'habit. Avec le temps, ceux-ci sont aussi appliqués sur le fonds et forment des motifs symboliques : le motif en forme de croix ou le Psi se généralisent. Une simple bande verticale peut aussi être utilisée, souvent au niveau de la poitrine. À partir du 13e siècle, ces éléments de décor prennent de plus en plus d'ampleur et s'élargissent. Le décor de ces [[orfrois]] est composé de broderies figuratives au cours des 15e et 16e siècles (représentations de saints, scènes de la vie du Christ, crucifixion), avant de n'être plus que purement ornementales au 17e siècle. |
On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant souvent des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible. Les pièces des 15e et 16e siècles se voient ainsi profondément modifiées. | On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant souvent des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible. Les pièces des 15e et 16e siècles se voient ainsi profondément modifiées. |
Revision as of 14:34, 26 May 2020
Contents
Étymologie
< lat. casula, « vêtement de dessus » (saint Augustin (354-430), de Civitate Dei, 22, 8, 9, cité par Gaffiot, p. 273, qui indique qu'ensuite le terme signifie chasuble).
Isidore de Séville (560/70-636) propose aussi l'autre traduction du terme latin, « petite maison ».
Définition
Vêtement sans manches, généralement orné de motifs formés par des galons et des orfrois, s’enfilant par la tête et porté au-dessus de l’aube et de l’étole par celui qui célèbre la messe.
Hiérarchie
Origines et développements
Il s’agit au départ d’un vêtement gréco-romain porté par tous. Elle devient liturgique au moment où le vêtement passe de mode chez les laïcs (à une époque indéterminée, au plus tard entre le 9e et le 11e siècle). La première mention en tant que vêtement liturgique à part entière apparaît déjà au 6e siècle chez Grégoire de Tours.
Dans un premier temps, la chasuble liturgique n'était pas proprement le vêtement du prêtre, mais également des sous-diacres et des acolytes (BRAUN, p. 163).
Lors de l’ordination du prêtre, la chasuble est posée sur son épaule. Elle peut également être portée autour du cou et repliée à l’arrière.
Typologie
A l’origine, il s’agit juste d’un ample tissu (descendant jusqu’aux genoux) circulaire seulement pourvu d'une ouverture pour la tête. La gestion du passage des bras était gérée de manière différente en fonction des types de chasuble : plus étroite au niveau des bras (chasuble ovale), ou repliée en multiples plis, voire attachée.
La mode est ensuite, du 10e au 13e siècle, à la chasubles en cloche. Il s’agit d’un tissu en demi-cercle replié et galonné. Une exception néanmoins : la chasuble dite de Thomas Beckett (vers 1170), conservée à la cathédrale de Tournai, qui encore composée d’un tissu circulaire.
L’évolution de la chasuble à partir du 13e siècle concerne sa taille, en particulier au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique qu’une question pratique. A partir du 13e siècle, le sacrement de l'eucharistie prend de plus en plus d'importance. L’ajout d’ornements sur la chasuble – et en particulier sur le fond – rend également l’habit plus lourd et plus raide, ce qui est incompatible avec une forme qui ne laisserait pas les bras libres. Or les chasubles longues devaient être souples, au risque de gêner la célébration de l'Eucharistie et l'élévation de l'hostie. La forme de la chasuble va alors évoluer par le raccourcissement progressif de l’emprise de l’habit sur les manches. La chasuble finit par ne plus couvrir que les épaules ainsi que l’avant et l’arrière du buste. La forme la plus célèbre de cette dernière phase d’évolution est la chasuble dite « violon » (18e siècle).
Le décor de la chasuble est à l'origine composé de galons qui occupent les bordures de l'habit. Avec le temps, ceux-ci sont aussi appliqués sur le fonds et forment des motifs symboliques : le motif en forme de croix ou le Psi se généralisent. Une simple bande verticale peut aussi être utilisée, souvent au niveau de la poitrine. À partir du 13e siècle, ces éléments de décor prennent de plus en plus d'ampleur et s'élargissent. Le décor de ces orfrois est composé de broderies figuratives au cours des 15e et 16e siècles (représentations de saints, scènes de la vie du Christ, crucifixion), avant de n'être plus que purement ornementales au 17e siècle.
On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant souvent des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible. Les pièces des 15e et 16e siècles se voient ainsi profondément modifiées.
Textes normatifs
- Missale 1573 : In officio Misse celebrans semper utitur planeta super albam; Si autem sit Episcopus, et solemniter celebrat, super Dalmatica et Tunicella. (p. 26)
Autres dénominations
Autres langues | |
---|---|
NL | kazuifel |
EN | chasuble |
DE | Kasel (die) |
IT | casula, pianeta (paramento liturgico) |
ES | terme ES |
Langues anciennes | |
---|---|
Latin | amphibalus (jusqu’au XIIe siècle), infula (en France surtout), planeta (plutôt en contexte romain). |
Ancien français | $$ |
BALaT
Les chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations de chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les chasubles dans BALaT - Bibliothèque
Chef-d'oeuvre sous la loupe
Représentations
Fichiers liés
Chasuble, fiche du thésaurus : Dernière modification le 5-3-2020.
Bibliographie
Joseph Braun, Die liturgische Gewandung im Occident und Orient, Freiburg, 1907, p. 149-247.