Difference between revisions of "Chasuble"

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[[file:1.png|200px|thumb|right|Les types de chasuble d'après l'ouvrage: B. Berthod, G. Xavier et E. Hardouin-Fugier, ''Dictionnaire des arts liturgiques. Du moyen âge à nos jours'', Angers, éd. Frémir, 2015, p. 182]]
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[[file:Kn006102.jpg|200px|thumb|link=http://balat.kikirpa.be/obj/10073985/img/KN006101|right|''Chasuble de David de Bourgogne, évêque d’Utrecht'', 1450-1475, Liège, Cathédrale Saint-Paul, © IRPA, Bruxelles, cliché KN006102]]
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[[file:X011110.jpg|200px|thumb|link=http://balat.kikirpa.be/obj/153408/img/X011109|right|''Chasuble du XVIIe siècle''. Brugge, Kathedraal Sint-Salvator]]
  
La chasuble est le vêtement sacerdotal par excellence : elle est le seul vêtement propre au prêtre avec lequel il peut célébrer le saint sacrifice. Avant la messe, il la revêt au-dessus de l’amict, de l’aube et du cordon, avec le manipule et l’étole. La forme et le décor de la chasuble, généralement constituée de soie, varient selon les régions, l’époque et les évolutions de la liturgie.
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== Étymologie ==
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< latin médiéval ''casubula'', "vêtement" < latin ''casula'', « vêtement de dessus » (saint Augustin (354-430), ''de Civitate Dei'', 22, 8, 9, cité par Gaffiot, p. 273, qui indique qu'ensuite le terme signifie chasuble).
  
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Isidore de Séville (560/70-636) propose une autre traduction du terme latin : « petite maison ».
  
== Le vêtement symbolique du prêtre ==
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== Définition ==
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Vêtement sans manches, généralement orné de motifs formés par des galons et des orfrois, s’enfilant par la tête et porté au-dessus de l’[[aube]] et de l’[[étole (liturgie)|étole]] par celui qui célèbre la messe.
  
La chasuble trouve une origine profane dans le manteau porté par les voyageurs durant l’Antiquité romaine. Elle est ensuite utilisée par les premiers chrétiens pour distinguer les officiants des autres fidèles. Au VIIIe siècle, la chasuble devient proprement liturgique et s’impose comme le vêtement par excellence du prêtre. Il la reçoit à son ordination sacerdotale et elle ne peut être portée que par lui et seulement pour la célébration eucharistique.
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==  Hiérarchie ==
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*[[objet liturgique]]
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**[[vêtement liturgique]]
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***[[chasuble]]
  
La chasuble est ainsi le support d’une construction identitaire : elle symbolise la charité du prêtre, essence même de Jésus-Christ. Par sa forme enveloppante originelle, à l’instar de l’amour du Christ qui enveloppe le prêtre, elle fait de ce dernier un alter Christus. La prière récitée par le prêtre lors du rituel de vêture avant la messe témoigne bien de cette fonction symbolique de la chasuble. Quand il endosse la chasuble, il dit :
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== Origines et développements ==
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Il s’agit au départ d’un vêtement gréco-romain porté par tous. Elle devient liturgique au moment où le vêtement passe totalement de mode chez les laïcs (à une époque indéterminée, au plus tard entre le IXe et le XIe siècle). La première mention de la chasuble en tant que vêtement liturgique à part entière apparaît cependant déjà au VIe siècle chez Grégoire de Tours.  
  
''Domine, qui dixisti: Jugum meum suave est et onus meum leve: fac, ut istud portare sic valeam, quod consequar tuam gratiam. Amen.''
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Dans un premier temps, la chasuble liturgique n'était pas proprement le vêtement du prêtre, mais également des sous-diacres et des acolytes (BRAUN, p. 163). Elle devient ensuite exclusivement portée par le célébrant et devient l'habit par excellence de la messe.
  
Seigneur, Tu as dit : Mon joug est doux, et mon fardeau léger. Faites en sorte je puisse vous porter des actions de grâces. Amen.
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Lors de l’ordination du prêtre, la chasuble est posée sur l'épaule de l'ordinand. Elle peut également être revêtue par ce dernier mais, à l'arrière, elle doit être repliée vers l'intérieur pour ne couvrir que le haut du dos.
  
== Formes et décor de la chasuble : les adaptations aux besoins liturgiques ==
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== Typologie ==
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[[file:1.png|300px|thumb|right|Les types de chasuble d'après l'ouvrage: Bernard Berthod, Gaël Favier et Elisabeth Hardouin-Fugier, ''Dictionnaire des arts liturgiques. Du moyen âge à nos jours'', Angers, éd. Frémir, 2015, p. 182]]
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A l’origine, il s’agit juste d’un ample tissu (descendant jusqu’aux genoux) circulaire seulement pourvu d'une ouverture pour la tête. Le passage des bras était géré de manière différente en fonction des types de chasuble : plus étroite au niveau des bras (chasuble ovale), ou repliée en multiples plis, voire attachée.
  
À l’origine de forme ample et souple, la chasuble est ornée dès le IVe siècle de bandes de pourpres (''clavi''). Ces bandes s’élargissent pour devenir des orfrois, c’est-à-dire des broderies tissées d’or et/ou d’argent, illustrant des thèmes évangéliques. À mesure que s’affirme l’importance symbolique de la chasuble, les orfrois et broderies s’alourdissent de plus en plus à la fin du Moyen Age. Le poids de l’étoffe, gênant le prêtre dans le geste d’élévation de l’Hostie, nécessitait alors l’aide d’acolytes pour lever le vêtement. C’est ainsi, pour des raisons de commodité, que les liturgistes ont expliqué l’évolution de la chasuble vers une forme d’abord ovale dès le XIe siècle, puis plus courte et échancrée au XVe siècle.
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Du Xe au XIIIe siècle, la mode est à la chasuble en cloche, composée d’un tissu en demi-cercle plié en deux sur son diamètre. Une exception néanmoins : la [http://balat.kikirpa.be/object/10061595 chasuble dite de Thomas Beckett] (vers 1170), conservée à la cathédrale de Tournai, qui encore composée d’un tissu circulaire.
  
[[file:Kn006102.jpg|thumb|right|Chasuble de David de Bourgogne, évêque d’Utrecht, XVe s. Liège, cathédrale Saint-Paul]]
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L’évolution de la chasuble à partir du XIIIe siècle concerne sa taille et sa forme, et en particulier le dégagement au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique que d'une question pratique. A partir du XIIIe siècle, le sacrement de l'eucharistie prend de plus en plus d'importance. L’ajout d’ornements sur la chasuble - et en particulier le fond qui tend de plus en plus à être pourvu de décors brodés - , rend l’habit plus lourd et plus raide. C'est incompatible avec une forme qui ne laisserait pas les bras libres. Or les chasubles longues devaient être souples, faute de quoi la célébration de l'Eucharistie et l'élévation de l'hostie seraient entravées. La chasuble va donc progressivement se raccourcir et ne plus couvrir que les épaules ainsi que l’avant et l’arrière du buste. La forme la plus célèbre de cette dernière phase d’évolution est la chasuble dite « violon » (XVIIIe siècle).  
  
Au XVIIe siècle, elle n’est plus constituée que de deux pans d’étoffe tombant de part et d’autre du corps, le pan avant souvent « taillé en violon » étant plus court que le pan arrière, portant une croix.
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Le décor de la chasuble est à l'origine composé de galons qui occupent les bordures de l'habit. Avec le temps, ceux-ci sont aussi appliqués sur le fonds et forment des motifs symboliques : le motif en forme de croix ou de Psi se généralisent. Une simple bande verticale, souvent placée au niveau de la poitrine, peut aussi être utilisée. À partir du XIIIe siècle, ces éléments de décor prennent de plus en plus d'ampleur et s'élargissent. Les décors de ces [[orfrois]] sont composés de broderies figuratives au cours des XVe et XVIe siècles (représentations de saints, scènes de la vie du Christ, crucifixion), avant de n'être plus que purement ornementaux au XVIIe siècle.  
  
== Un vêtement sacré ==
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On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant souvent des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible : Les pièces des XVe et XVIe siècles se voient ainsi profondément modifiées.
Bénite, la chasuble est sacrée. Si la chasuble est en trop mauvais état, elle devient impropre à la célébration de la messe et peut être désacralisée (rite d’exécration). De même, un changement profond de la forme initiale nécessite une nouvelle bénédiction. Un vêtement altéré est toutefois parfois gardé en raison de sa beauté, sa valeur, ou de la personne illustre qui l’a porté.  
 
  
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== Textes normatifs ==
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* Missale 1573 : ''In officio Misse celebrans semper utitur planeta super albam; Si autem sit Episcopus, et solemniter celebrat, super Dalmatica et Tunicella.'' (p. 26)
  
[[topstuk chasuble 1]]
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== Autres dénominations ==
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planète (dénomination au XIVe siècle de la chasuble circulaire. Le terme a subsisté en italien).
  
[[topstuk chasuble 2]]
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== BALaT ==
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[http://balat.kikirpa.be/results.php?typesearch=advanced&objectname=chasuble&period_start=1400&period_end=1700&sort=unsorted Les chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque]
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[http://balat.kikirpa.be/results.php?typesearch=advanced&subject=chasuble&period_start=1400&period_end=1700&sort=unsorted Représentations de chasubles  (1400-1700) dans BALaT - Photothèque]
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[http://balat.kikirpa.be/results_bib.php?typesearch=advanced&filter=all&IDs=chasuble&sort=year&sort=yeardesc&limit=24 Les chasubles dans BALaT - Bibliothèque]
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== Oeuvres sous la loupe ==
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* [[Chasuble de David de Bourgogne]]
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* [[Chasuble de Franc-Waret]]
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* [[Chasuble de Jean de Romont]]
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* [[Chasuble de l’ensemble « Rubensgewaad»]]
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* [[Chasuble de Thomas Becket]]
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* [[Chasuble réversible]]
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== Bibliographie ==
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* Joseph Braun, ''Die liturgische Gewandung im Occident und Orient'', Freiburg, 1907, p. 149-247.
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* Paul Chantraine, « Chatoiement des tissus. Ornements liturgiques au pays d'Ardenne », in ''Piété baroque en Luxembourg'', cat. expo, Bastogne, Musée en Piconrue, 1995, p. 252.
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* D. Duret (abbé), ''Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique'', Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 92-96, 161-164, 262-265.
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* ''Fil de soie, chemin de soie'', cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1993, p. 45.
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* Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), ''Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico'', Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 315-316.

Latest revision as of 19:15, 29 November 2021

Chasuble de David de Bourgogne, évêque d’Utrecht, 1450-1475, Liège, Cathédrale Saint-Paul, © IRPA, Bruxelles, cliché KN006102
Chasuble du XVIIe siècle. Brugge, Kathedraal Sint-Salvator

Étymologie

< latin médiéval casubula, "vêtement" < latin casula, « vêtement de dessus » (saint Augustin (354-430), de Civitate Dei, 22, 8, 9, cité par Gaffiot, p. 273, qui indique qu'ensuite le terme signifie chasuble).

Isidore de Séville (560/70-636) propose une autre traduction du terme latin : « petite maison ».

Définition

Vêtement sans manches, généralement orné de motifs formés par des galons et des orfrois, s’enfilant par la tête et porté au-dessus de l’aube et de l’étole par celui qui célèbre la messe.

Hiérarchie

Origines et développements

Il s’agit au départ d’un vêtement gréco-romain porté par tous. Elle devient liturgique au moment où le vêtement passe totalement de mode chez les laïcs (à une époque indéterminée, au plus tard entre le IXe et le XIe siècle). La première mention de la chasuble en tant que vêtement liturgique à part entière apparaît cependant déjà au VIe siècle chez Grégoire de Tours.

Dans un premier temps, la chasuble liturgique n'était pas proprement le vêtement du prêtre, mais également des sous-diacres et des acolytes (BRAUN, p. 163). Elle devient ensuite exclusivement portée par le célébrant et devient l'habit par excellence de la messe.

Lors de l’ordination du prêtre, la chasuble est posée sur l'épaule de l'ordinand. Elle peut également être revêtue par ce dernier mais, à l'arrière, elle doit être repliée vers l'intérieur pour ne couvrir que le haut du dos.

Typologie

Les types de chasuble d'après l'ouvrage: Bernard Berthod, Gaël Favier et Elisabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques. Du moyen âge à nos jours, Angers, éd. Frémir, 2015, p. 182

A l’origine, il s’agit juste d’un ample tissu (descendant jusqu’aux genoux) circulaire seulement pourvu d'une ouverture pour la tête. Le passage des bras était géré de manière différente en fonction des types de chasuble : plus étroite au niveau des bras (chasuble ovale), ou repliée en multiples plis, voire attachée.

Du Xe au XIIIe siècle, la mode est à la chasuble en cloche, composée d’un tissu en demi-cercle plié en deux sur son diamètre. Une exception néanmoins : la chasuble dite de Thomas Beckett (vers 1170), conservée à la cathédrale de Tournai, qui encore composée d’un tissu circulaire.

L’évolution de la chasuble à partir du XIIIe siècle concerne sa taille et sa forme, et en particulier le dégagement au niveau des bras. Il s’agit moins d’une question esthétique que d'une question pratique. A partir du XIIIe siècle, le sacrement de l'eucharistie prend de plus en plus d'importance. L’ajout d’ornements sur la chasuble - et en particulier le fond qui tend de plus en plus à être pourvu de décors brodés - , rend l’habit plus lourd et plus raide. C'est incompatible avec une forme qui ne laisserait pas les bras libres. Or les chasubles longues devaient être souples, faute de quoi la célébration de l'Eucharistie et l'élévation de l'hostie seraient entravées. La chasuble va donc progressivement se raccourcir et ne plus couvrir que les épaules ainsi que l’avant et l’arrière du buste. La forme la plus célèbre de cette dernière phase d’évolution est la chasuble dite « violon » (XVIIIe siècle).

Le décor de la chasuble est à l'origine composé de galons qui occupent les bordures de l'habit. Avec le temps, ceux-ci sont aussi appliqués sur le fonds et forment des motifs symboliques : le motif en forme de croix ou de Psi se généralisent. Une simple bande verticale, souvent placée au niveau de la poitrine, peut aussi être utilisée. À partir du XIIIe siècle, ces éléments de décor prennent de plus en plus d'ampleur et s'élargissent. Les décors de ces orfrois sont composés de broderies figuratives au cours des XVe et XVIe siècles (représentations de saints, scènes de la vie du Christ, crucifixion), avant de n'être plus que purement ornementaux au XVIIe siècle.

On notera que les chasubles sont des objets complexes avec une histoire difficile à retracer. Les orfrois et les fonds peuvent avoir des destins très différents. Les orfrois sont souvent préservés et remployés sur des fonds plus récents (moyennant souvent des découpages). Quant aux fonds eux-mêmes, ils subissent parfois une découpe pour se conformer à l’usage du moment. La tendance à la réduction de la chasuble est bien visible : Les pièces des XVe et XVIe siècles se voient ainsi profondément modifiées.

Textes normatifs

  • Missale 1573 : In officio Misse celebrans semper utitur planeta super albam; Si autem sit Episcopus, et solemniter celebrat, super Dalmatica et Tunicella. (p. 26)

Autres dénominations

planète (dénomination au XIVe siècle de la chasuble circulaire. Le terme a subsisté en italien).

Autres langues
NL kazuifel
EN chasuble
DE Kasel (die)
IT casula, pianeta (paramento liturgico)
ES casulla
Langues anciennes
Latin amphibalus (jusqu’au XIIe siècle), infula (en France surtout), planeta (plutôt en contexte romain).

BALaT

Les chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Représentations de chasubles (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Les chasubles dans BALaT - Bibliothèque

Oeuvres sous la loupe

Bibliographie

  • Joseph Braun, Die liturgische Gewandung im Occident und Orient, Freiburg, 1907, p. 149-247.
  • Paul Chantraine, « Chatoiement des tissus. Ornements liturgiques au pays d'Ardenne », in Piété baroque en Luxembourg, cat. expo, Bastogne, Musée en Piconrue, 1995, p. 252.
  • D. Duret (abbé), Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique, Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 92-96, 161-164, 262-265.
  • Fil de soie, chemin de soie, cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1993, p. 45.
  • Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 315-316.