Couleur liturgique

From OrnaWiki
Jump to: navigation, search

Une couleur pour chaque fête et chaque temps de l’année

Sandales liturgiques. Namur, Saint-Aubain.

Les vêtements liturgiques se déclinent en différentes couleurs. Chacune de ces couleurs revêt une symbolique propre et correspond à certains temps et à certaines fêtes du cycle liturgique annuel.


La règlementation des couleurs se fixe au XIIIe siècle dans les manuels liturgiques. Le canon des couleurs ne sera néanmoins définitif qu’après le concile de Trente (1545-1563). Les normes liturgiques insistent particulièrement sur l’impératif des couleurs. Chaque église doit théoriquement posséder un ensemble d’ornements liturgique pour chaque couleur. Cependant, les adaptations par rapport aux canons rituels officiels de l’Église romaine sont fréquentes, en fonction des moyens à disposition, des usages locaux, etc.

Chasuble, XVIIIe s. Tournai, Séminaire.

Le blanc est symbole de joie, de pureté, de vérité absolue et d’innocence. C’est la couleur ordinaire des célébrants. Symbolisant aussi l’immortalité ou la résurrection, le blanc est porté lors du temps pascal (Pâques) et à Noël (Nativité), lors de l’Épiphanie, de la Toussaint, et de la fête du Saint-Sacrement, mais aussi pour les baptêmes et les mariages.

Chasuble, XVIIe s. Roesbrugge-Haringe, église Saint-Martin

Le noir est le symbole du combat de l’église contre les ténèbres, du mal, du faux. C’est la couleur du deuil et de la pénitence. Son usage ne se généralise qu’à partir du XVIIe siècle et remplacera au XVIIIe siècle le violet pour les cérémonies mortuaires. Il est aussi utilisé le vendredi saint et le jour des morts. Depuis le concile Vatican II (1962-1965), son usage se raréfie au profit du violet.

Chasuble réversible, début du XVIIIe s. Lierre, église Saint-Gommaire.

Le violet revêt le même symbolisme que le noir. Il est utilisé en temps de pénitence, pour l’Avent, pendant le Carême et pour certaines messes votives. Aujourd'hui, il est souvent préféré à la couleur noire lors des funérailles.

Chasuble, XVIIIe siècle. Tournai, Séminaire.

Le rouge symbolise la passion et représente le sang versé par le Christ. Il est donc utilisé pendant la fête des Martyrs ou pendant la Passion. Symbole du feu, il est aussi porté le jour de la Pentecôte. Enfin, il symbolise aussi l’amour divin et est porté le Vendredi Saint, lors des feux de la Saint-Jean, lors de la bénédiction du Saint-Sacrement et lors des fêtes de la Croix.

Chasuble réversible, début du XVIIIe s. Lierre, église Saint-Gommaire.

Le vert est une couleur neutre, portée lors du temps ordinaire pour la célébration des offices dominicaux. Il est le symbole de la Création et de la nature, de la régénération par les actes, de la charité et de la justice. Il est porté du 3e dimanche de Pentecôte jusqu’à l’Avent.

Chasuble, XIXe s. Tournai, Séminaire.

Occasionnellement, d’autres couleurs peuvent se rencontrer. L’or et l’argent, par exemple, peuvent remplacer le rouge et le blanc car ils supposent un haut degré de solennité. Beaucoup de tissus à fleurs ou à rayures se rencontrent également, sans que l’on ne puisse identifier la couleur dominante du tissu, mais rien n’est évoqué à ce sujet dans les manuels. Dans la pratique, la beauté et la richesse des ornements semble plus importante que la lisibilité de la couleur du vêtement avant le XIXe siècle : plus le décor d’une étoffe était précieux moins la couleur avait de l’importance.