Porte-missel

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Porte-missel Oostham, Kerk O.L.Vrouw Geboorte[Oostham], XVIe siècle (?), © IRPA, Bruxelles, cliché M238468
Porte-missel Geraardsbergen, College Sint-Catharina, XVIIe siècle, © IRPA, Bruxelles, cliché B180224
Messe de Saint Grégoire, vers 1500. Amsterdam, Rijksmuseum
Anonyme (peintre espagnol), Messe de Saint Grégoire. New York, Metropolitan Museum
Porte-missel attribué à Nicolaas van Diemen, 1760. Amsterdam, Rijksmuseum.

Étymologie

Missel : < vieux français messel, « de messe », « qui sert à la messe » (Godefroy, vol. 5, p. 304).

Définition

Lutrin déposé sur l’autel destiné à recevoir le missel. Il peut être couvert d’un voile associé au parement d’autel.

Hiérarchie

Origines et développements

L’origine du porte missel est difficilement analysable car bien moins étudié que l’ouvrage qu’il met en évidence. Son apparition doit être concomitante avec celle du missel, un recueil destiné aux célébrants et comportant les prières essentielles de la messe selon le calendrier liturgique. On retrouve d’anciens manuscrits, dès le VIIIe siècle, compilant ces textes. Toutefois, l’apparition et l’usage du missel semblent se généraliser entre le XIIIe et le XVe siècle. À ce moment, on retrouve de plus en plus souvent ces ouvrages et, en parallèle, on observe l’utilisation de porte missel (voir objet IRPA [1]).

Avec l’arrivée de l’imprimerie, les missels sont produits en plus grand nombre. Ainsi, c’est au XVIe et surtout au XVIIe siècle que ces compilations connaissent un très large succès. Cela implique également la multiplication des porte missels dont on retrouve de très nombreux exemples du XVIIe siècle. Ces recueils continueront d’être utilisés lors des célébrations liturgiques, c’est pourquoi, il existe un large corpus de porte missels datant des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, ainsi que des réalisations contemporaines.

Dans quelques peintures du XVe siècle représentant la Messe de saint Grégoire, on observe que le missel n’est pas présenté grâce à un petit pupitre mais déposé sur un coussin, ce qui pouvait également être le cas des livres de piété privée (voir les porte-missels dans les oeuvres du Metropolitan museum et du Rijksmuseum ci-contre). La couleur du coussin pouvait varier en fonction de la couleur liturgique du jour.

Typologie

La forme du porte missel – en bois ou en métal - ne varie pas fortement au cours du temps. La structure reste identique, comportant une base quadrangulaire, parfois sous forme de plinthe. Le plus souvent, l’objet est surélevé par rapport à la table d’autel à l’aide de quatre pieds. Dans la partie supérieure du porte missel se trouve un pupitre oblique permettant de soutenir le livre. Dans certains cas, cette surface plane pouvait être amovible.

Comparé à d’autres objets placés sur la table d’autel, le porte missel a une ornementation assez restreinte. Les réalisations plus sophistiquées sont rares. Habituellement, les pupitres ne sont pas ornés de scènes historiées et le décor se limite à des formes ornementales. Cependant, le monogramme du Christ, IHS, est un motif qui revient régulièrement. Les lettres sont souvent insérées dans une forme circulaire rayonnante (voir objet IRPA 1843).

Sur la base de représentations picturales et de quelques porte missels du XVIe siècle, on peut supposer que les plus anciens exemples ont pu privilégier le bois. Souvent, l’objet est représenté comme un pupitre assez rudimentaire, très faiblement surélevé et avec une forme trapue (voir objet IRPA 10105186).

Au XVIIe siècle, les objets conservés présentent un allègement de la structure. Ces porte missels privilégient l’utilisation de plaques de métal dorées fortement ajourées, faisant ressortir certains motifs ornementaux, des rinceaux notamment (voir objets IRPA 113123, 15237 et 86710).

Les exemples plus travaillés apparaissent au XVIIIe siècle (voir celui du Rijksmuseum d'Amsterdam ci-contre) Bien que le décor reste sommaire, la structure emprunte ses formes aux arts décoratifs et surtout au mobilier. À cette époque, de nombreux porte missels sont réalisés en bois, parfois dotés d’appliques métalliques. Les pupitres sont occasionnellement recouverts d’une toile en velours, généralement de couleur pourpre.

Les exemplaires avec plaque de métal ajourée subsistent et gardent une typologie proche de celle du XVIIe siècle. Ces présentoirs métalliques continueront d’être produits au cours du temps et ne varient que très peu.

On notera que certains pupitres d'autel sont munis d'un plan incliné rabattable et peuvent se transformer en thabor

Autres dénominations

Autres langues
NL altaarlessenaar
EN missal stand, altar lectern, altar book stand
DE Altarpult, Messbuchständer
IT Leggio da altare, leggio d'altare
ES Atril de altar

BALaT

Les porte-missel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Représentations de porte-missel (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Les porte-missel dans BALaT - Bibliothèque

Oeuvre sous la loupe

Altaarlessenaar van Léonard Dusart

Bibliographie

  • Bernard Berthod & Élisabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques, XIXe-XXe siècle, Paris, 1996, p. 205 (coussin de missel) et 366 (porte-missel).
  • Robert Lesage (dir.), Dictionnaire pratique de liturgie romaine, Paris, Bonne Presse, 1952, col. 291-293 et 862-863.
  • Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p.142 et 143.

Webographie