Difference between revisions of "Chape liturgique"

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[[file:|200px|thumb|left|Rubens, Volet du triptyque de l'érection de la croix représentant saint Amand revêtu d'une chape et sainte Walburge, 1610. Anvers, cathédrale Notre-Dame]]
  
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La chape est une grande cape semi-circulaire descendant jusqu’aux talons, fixée sur le torse par un fermail (le mors de chape) et bordée sur le devant d’un orfroi. Elle est à l’origine portée par les différents degrés du clergé (pape, évêque, prêtre, et même chantre) lors des processions ou des cérémonies se déroulant à l’extérieur de l’église, ainsi que lors des offices solennels en dehors de la messe.
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== Un manteau protégeant de la pluie ==
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[file:.jpg|200px|thumb|right|Chape, XVIe s. Léau, église Saint-Léonard]]
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L’étymologie du mot chape est révélatrice de l’usage et de la forme initiale du vêtement. Issu du latin ''cappa'', signifiant capuchon ou cape, la chape est à l’origine un manteau long et ample pourvu d’un capuchon. On en fait à ce titre remonter l’origine dans le manteau dont les Romains faisaient usage lors de la saison des pluies (''lacerna''). Elle est aussi appelée pluviale, signifiant manteau de pluie.
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La chape a gardé une forme relativement stable depuis son origine. Cependant, perdant sa fonction première de protection pour devenir un vêtement d’apparat à partir du XIIe siècle, le capuchon devenu inutile s’est transformé en une sorte de tablier décoratif au revers, appelé chaperon, souvent décoré et bordé de franges.
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== Un vêtement de prestige et de cérémonie ==
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La chape est le vêtement par excellence des cérémonies extraordinaires (fig. 3). Généralement confectionnée en soie, en drap d’or ou d’argent, elle rehausse la solennité des célébrations. De forme ample, rigidifiant l’allure du clerc, la chape est liée à l’imaginaire des vêtements de pouvoir, comme les manteaux des saints, des rois, des fées, etc. Elle constitue ainsi une marque de dignité.
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Contrairement aux autres vêtements liturgiques qui font l’objet d’une bénédiction, la chape ne possède pas de caractère sacré, ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’initialement elle était portée en dehors de l’église ou portée par l’officiant seulement dans des actions liturgiques où il n’y a pas consécration (et n’est donc pas à proprement parler un vêtement sacerdotal).
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== Support d’images en mouvement ==
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Les orfrois et le chaperon de la chape accueillent des images brodées diverses (fig. 4, sous forme de bandeau ?). Par rapport aux autres types de vêtements, la chape peut présenter des thèmes très diversifiés, comme la Sainte Trinité (a), la Vierge allaitante (b), la dernière Cène (c), l’archange Michel terrassant le dragon (d), des épisodes du livre des psaumes (e), des signes eucharistiques ou de la Passion (f), etc.
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Accompagnant la déambulation du clergé dans les rues, la chape permet ainsi de transporter l’image du sacré en dehors de l’église.

Revision as of 11:35, 26 November 2019

[[file:|200px|thumb|left|Rubens, Volet du triptyque de l'érection de la croix représentant saint Amand revêtu d'une chape et sainte Walburge, 1610. Anvers, cathédrale Notre-Dame]]

La chape est une grande cape semi-circulaire descendant jusqu’aux talons, fixée sur le torse par un fermail (le mors de chape) et bordée sur le devant d’un orfroi. Elle est à l’origine portée par les différents degrés du clergé (pape, évêque, prêtre, et même chantre) lors des processions ou des cérémonies se déroulant à l’extérieur de l’église, ainsi que lors des offices solennels en dehors de la messe.

Un manteau protégeant de la pluie

[file:.jpg|200px|thumb|right|Chape, XVIe s. Léau, église Saint-Léonard]]

L’étymologie du mot chape est révélatrice de l’usage et de la forme initiale du vêtement. Issu du latin cappa, signifiant capuchon ou cape, la chape est à l’origine un manteau long et ample pourvu d’un capuchon. On en fait à ce titre remonter l’origine dans le manteau dont les Romains faisaient usage lors de la saison des pluies (lacerna). Elle est aussi appelée pluviale, signifiant manteau de pluie. La chape a gardé une forme relativement stable depuis son origine. Cependant, perdant sa fonction première de protection pour devenir un vêtement d’apparat à partir du XIIe siècle, le capuchon devenu inutile s’est transformé en une sorte de tablier décoratif au revers, appelé chaperon, souvent décoré et bordé de franges.

Un vêtement de prestige et de cérémonie

La chape est le vêtement par excellence des cérémonies extraordinaires (fig. 3). Généralement confectionnée en soie, en drap d’or ou d’argent, elle rehausse la solennité des célébrations. De forme ample, rigidifiant l’allure du clerc, la chape est liée à l’imaginaire des vêtements de pouvoir, comme les manteaux des saints, des rois, des fées, etc. Elle constitue ainsi une marque de dignité. Contrairement aux autres vêtements liturgiques qui font l’objet d’une bénédiction, la chape ne possède pas de caractère sacré, ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’initialement elle était portée en dehors de l’église ou portée par l’officiant seulement dans des actions liturgiques où il n’y a pas consécration (et n’est donc pas à proprement parler un vêtement sacerdotal).

Support d’images en mouvement

Les orfrois et le chaperon de la chape accueillent des images brodées diverses (fig. 4, sous forme de bandeau ?). Par rapport aux autres types de vêtements, la chape peut présenter des thèmes très diversifiés, comme la Sainte Trinité (a), la Vierge allaitante (b), la dernière Cène (c), l’archange Michel terrassant le dragon (d), des épisodes du livre des psaumes (e), des signes eucharistiques ou de la Passion (f), etc. Accompagnant la déambulation du clergé dans les rues, la chape permet ainsi de transporter l’image du sacré en dehors de l’église.