Voile de calice
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Étymologie
Voile : < latin velum, « voile » (Gaffiot, p. 1653).
Calice : < latin calix, « coupe », « vase à boire » (Gaffiot, p. 246), lui même dérivé du grec κυλιξ ou καλιξ signifiant « tasse » ou « verre », lui-même dérivé de κυλιω, rouler, tourner, soit parce que quand on forme les vases on tourne la roue, soit parce qu'ils sont creux et arrondis (J.B. Morin, Dictionnaire étymologique des mots françois dérivés du grec, et usités principalement dans les lettres, les sciences et les arts, Paris, 1803, p. 98.
Définition
Etoffe carrée, en général richement brodée, pour couvrir le calice et la patène avant et après la communion.
Hiérarchie
Origines et développements
Cet objet est inconnu avant l'époque moderne. Mais au moins depuis le début du XIIIe siècle, on trouve certaines mentions de couvertures du calice, comme dans un cérémonial de Bayeux du 13e siècle. Dans son Ordo, rédigé vers 1311 (chap. 53), le cardinal Jacobus Gajetanus mentionne une mappula ad tegendum calicem. De plus, on a pris l’habitude de préparer le calice pour l’eucharistie avant l’offertoire (juste après l’épitre) ; il fallait donc protéger les espèces. Il pouvait s’agir peut-être de l’offertorium, un tissu utilisé pour amener les espèces sur l’autel. Le calice et la patène étaient à l’origine regroupés dans un sac ou un drap de lin dont ils étaient débarrassés une fois arrivés sur l’autel.
L'apparition d'un véritable voile de calice ne se fait qu'au cours du XVIe siècle à Rome, mais ne sera véritablement utilisé qu'à partir du XVIIe siècle.
Typologie
Le voile de calice est un carré de textile - le plus souvent de la soie - mesurant entre 50 et 70 cm de côté. La bordure est généralement rehaussée de fils de couleur ou métalliques. La surface peut être brodée de motifs décoratifs, de symboles (monogramme du Christ, croix), ou de sujets iconographiques en lien avec l'Eucharistie et la Passion du Christ.
Textes normatifs
Velum calicis ab omni parte cubito et unciis duodecim, ac paulo amplius late patens sit : ab oris undique opere serico, auro et argento contextum sit, simbriis itidem aureis aut argenteis adhibitis.
On all sides the chalice veil is to measure one cubit and twelve ounces, but it is to be a bit greater in width: the borders will have a light decortion of silk, gold or silver. However, the more precious one is to be made of gold or silver with gold or silver fringes. (Trad. Evelyn Voelker)
- Missale de Pie V (1570) : Deinde preparat calicem,ponens super eius os purifícatorium,& super illud patenam cum hostia , quam regit parva palla,& velo serico, super velo ponit bursam coloris paramentorum, intus habens corporale implicatum.
Au cours du XVIIe siècle, divers synodes (comme Cologne 1651) :
- Cologne 1651 : Omnes sacerdotes deinceps velum ad cooperiendum calicem adhibeant.
Autres dénominations
Autres langues | |
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NL | kelkvelum |
EN | chalice veil |
DE | Kelchvelum |
IT | velo di calice |
ES | velo de cáliz |
Langues anciennes | |
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Latin | offertorium, mappula, velum, sindon, sudarium, mantile, |
Ancien français | termes en ancien français |
BALaT
Les voiles de calice (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
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Fichiers liés
Voile de calice, fiche du thésaurus : Dernière modification le 5-3-2020.
Bibliographie
- Joseph Braun, Die liturgischen Paramente in Gegenwart und Vergangenheit. Ein Handbuch der Paramentik, Herder & Co, Fribourg-en-Brisgau, 1924, p. 244-246.
- Paul Chantraine, « Chatoiement des tissus. Ornements liturgiques au pays d'Ardenne », in Piété baroque en Luxembourg, cat. expo, Bastogne, Musée en Piconrue, 1995, p. 253.
- Fil de soie, chemin de soie, cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1983, p. 182.
- Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 281.