Conopée
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Étymologie
< grec κωνωπειον « moustiquaire » puis < latin médiéval conopeum « dais, voile protégeant le saint sacrement » (canopum ca 1250, canapium 1518 dans Latham, v. aussi Du Cange, s.v. canapeum et canopeum) spécialisation de sens du latin classique « pavillon, tenture ».
Définition
Voile ou ensemble de tentures qui recouvre le tabernacle
Hiérarchie
Origines et développements
Les origines sont difficiles à cerner. Les premiers écrits qui recommandent l’utilisation d’un tel objet textile datent de la fin du 16e et du début du 17e siècle. L’utilisation du conopée dépend en effet de la manière de conserver le saint sacrement et les espèces consacrées. Les statuts synodaux médiévaux se préoccupent en effet plus du fait que les hosties soient correctement protégées dans un endroit sûr. La mise en valeur de l’endroit où elles se trouvent varie alors.
Typologie
Tenture ou ensemble de tentures, à valeur symbolique, rappelant la tente de l’Exode qui abritait l’arche d’Alliance, symbole de la présence de Dieu. Il doit être de la couleur de l’office liturgique (commission diocésaine d'art sacré, Paris). Au 18e siècle, il sera en général composé d'un lambrequin et de un ou deux rideaux, à la manière d'un rideau théâtral. S'il n'est constitué que du lambrequin, il ne couvre que le dessus du tabernacle. Quand il est composé d'un simple rideau, il peut être difficile de le distinguer d'un voile d'exposition.
Textes normatifs
- L'emploi du conopée est conseillé par Charles Borromée : CB 1577 : The veil of the tabernacle of the most Holy Eucharist in churches of the Roman rite will be of silk interwoven with gold or silver, commonly called brocade, or of silver or gold cloth, or at least of simple white silk. In the church of the Ambrosian rite, it will be of the same material, but red, and the size will be in proportion to the size of the main tabernacle. At the top it will be gathered, and with long fringes along its width and with tasseled decoration at either end, as is the custom. (L. II, dicta 71, trad. Evelyn Carol Voelker).
- Le concile d’Ypres de 1629 par exemple propose de placer une tenture devant les portes du tabernacle : Tabernaculum, seu Repositorium Venerabilis Sacramenti interius ornetur decenti pictura, & ad crates fenestellarum (si forte tales sint) appendantur intrinsecus cortinae, vel apponantur vitra, ad arcendos pulveres; sitque semper pyxidi suppositum corporale, quod singulis mensibus renovabitur.
- Le conopée, à Rome, n’est préconisé qu’en 1614 par le Rituale Romanum du pape Paul V : Hoc autem tabernaculum conopaeo decenter opertum atque ab omni alia re vacuum in altari maiori, vel in alio, quod venerationi, &cultui tanti Sacramenti commodius, ac decentius videatur, sit collocatum; ita ut nullum aliis sacris functionibus, aut ecclesiasticis officiis impedimentum afferatur.
Autres dénominations
Voile de tabernacle
Autres langues | |
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NL | tabernakelsluier, tabernakelvelum, conopeum (mais attention : en NL conopeum désigne aussi l’ombrelle/ombrellino/pavillon des basiliques : cf AAT-Ned) |
EN | conopaeum, tabernacle veil |
DE | Konopeum |
IT | conopeo di tabernacolo |
ES | conopeo |
Langues anciennes | |
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Latin | canopum, canapeum, canapium, canopeum, conopaeum |
BALaT
Les conopées (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations de conopées (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les conopées dans BALaT - Bibliothèque
Bibliographie
- Joseph Braun, Die liturgischen Paramente in Gegenwart und Vergangenheit. Ein Handbuch der Paramentik, Herder & Co, Fribourg-en-Brisgau, 1924, p. 231-232
- Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 276.