Difference between revisions of "Seau à eau bénite"

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* Seau : < latin ''situla'', « seau » (Gaffiot, p. 1450), d'où dérive également le terme situle, vase de la religion romaine contenant l'eau lustrale ou servant à recueillir le sang des victimes de sacrifices.
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* Bénit : < latin ''bene dicere'', « bien dire ». Ensuite, ''Bene dicere dominum'' signifie « louer, célébrer le Seigneur ». La forme ''benedicere'' (en un seul mot) est une forme décadente surtout employée dans la langue de l'Eglise (Gaffiot, p. 213).
  
 
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Ce seau, d’apparence anodine, sert en réalité à contenir l’eau lustrale permettant, entre autres, de bénir l’autel ou de consacrer une église. Cet objet liturgique a dû être utilisé de manière précoce. On conserve une série d’exemples en ivoire datant du IXe siècle. Pour ces périodes, on emploiera plus volontiers le terme de situle (du latin situlus, seau). Ces seaux continueront d’être produits en grande quantité dans les siècles suivants. Progressivement, à la fin de la période médiévale, ils seront exclusivement réalisés en métal. Il est important de préciser que le seau à eau bénite est toujours accompagné d’un goupillon permettant l’aspersion. Pour les périodes les plus anciennes, le goupillon était remplacé par un rameau.
 
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Les plus anciens exemples, souvent datés du IXe ou Xe siècle, sont généralement en ivoire, de forme tronconique et de grande taille. La décoration y est traitée en bas-relief, souvent disposée en registres superposés. Ces seaux sont appelés des situles.  Les scènes représentées sont habituellement liées à la vie du Christ. (V&A)  (MET)
  
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Il n’est pas aisé de déterminer précisément le moment où l’on a privilégié le métal à l’ivoire comme matériau. Au XIVe siècle, il est certain que l’on commence à produire des seaux dans une nouvelle matière. C’est un siècle plus tard que les seaux métalliques s’imposeront comme étant la norme (objet IRPA [http://objet/64650 64650]).  Cette modification technologique implique une évolution formelle et esthétique.  Avec ce changement de matériau, on remarque que les seaux ne comportent plus de décor particulier. Seule la forme de l’objet varie légèrement, de base circulaire ou polygonale. L’ornementation se limite aux crochets de l’anse qui représentent parfois des têtes de lions ou des bustes. En ce qui concerne l’anse, celle-ci est souvent trilobée (objets IRPA [http://objet/10117321 10117321] et [http://objet/138032 138032]).
Le seau à eau bénite est l'attribut traditionnel de sainte Marthe, car selon ''La Légende dorée'' de Jacques de Voragine, reprenant une légende provençale, Marthe de Béthanie, soeur de Lazare et de Marie,  est arrivée aux Saintes-Maries-de-la-Mer après la mort du Christ. Elle y a vaincu, la Tarasque, un dragon qui terrorisait la région, en l’aspergeant d’eau bénite.
 
  
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Entre le XVe et le XVIIe siècle, il n’y a pas d’évolution marquante. Notons toutefois qu’à partir de 1600, on retrouve quelques seaux rappelant la forme de cratères antiques. Les parties les plus arrondies sont parfois décorées de godrons (objet IRPA [http://objet/92385 92385]).
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C’est seulement au XVIIIe siècle que quelques bénitiers auront une décoration réalisée au repoussé (objet IRPA [http://balat.kikirpa.be/object/10067267 10067267]).
  
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== Iconographie ==
 
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Le seau à eau bénite est l'attribut traditionnel de sainte Marthe, car selon ''La Légende dorée'' de Jacques de Voragine, reprenant une légende provençale, Marthe de Béthanie, soeur de Lazare et de Marie, est arrivée aux Saintes-Maries-de-la-Mer après la mort du Christ. Elle y a vaincu, la Tarasque, un dragon qui terrorisait la région, en l’aspergeant d’eau bénite.
<center>"''Lorem ipsum dolor''" Source : ''Concilia Germaniae'', vol. 3, p. 691.</center>
 
  
 
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== Fichiers liés ==
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== Bibliographie ==
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* Vincent Debiais, « Carolingian Verse Inscriptions and Images: From Aesthetics to Efficiency » in Convivium, v. 1, n° 2, 2014, p.88-101.
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https://doi.org/10.1484/J.CONVI.5.103812
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* Florine Meunier, Du baptême par immersion au baptême par aspersion (IVe au XIe siècles). Raisons, modalités et conséquences (mémoire de licence non publié, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles) 2017.
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* Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), ''Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico'', Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 181.
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* ''Sacraal metaal. Liturgische gebruiksvoorwerpen : betekenis, funktie, evolutie, vorm'', cat. exp. Sint-Truiden, Museum voor religieuze kunst, 2 vol., 1984, p. 17.
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* Mieke Van Zanten, Religieus erfgoed uit kerken en kloosters in de Lage Landen, Zutphen, 2008, p. 288.
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* Paola Venturelli, « La situla eburnea di Gotofredo del Duomo di Milano : segnalazione di quattro copie » in Rivista dell’Osservatorio per le Arti Decorative in Italia, n° 1, 2011, p. 14-22. http://www1.unipa.it/oadi/rivista/oadi_3.pdf
  
[[Media:seau à eau bénite.pdf|Seau à eau bénite, fiche du thésaurus]] : Dernière modification le 5-3-2020.
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== Webographie ==
 
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* http://data.culture.fr/thesaurus/page/ark:/67717/T69-1392
== Bibliographie ==
 
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Latest revision as of 19:52, 12 December 2021

Seau à eau bénite trouvé à Sombreffe Namur, Trema, 15e siècle, © IRPA, Bruxelles, cliché KM001880
Seau à eau bénite, Brugge, Kathedraal Sint-Salvator, 15e siècle, © IRPA, Bruxelles, cliché Z011828

Étymologie

  • Seau : < latin situla, « seau » (Gaffiot, p. 1450), d'où dérive également le terme situle, vase de la religion romaine contenant l'eau lustrale ou servant à recueillir le sang des victimes de sacrifices.
  • Bénit : < latin bene dicere, « bien dire ». Ensuite, Bene dicere dominum signifie « louer, célébrer le Seigneur ». La forme benedicere (en un seul mot) est une forme décadente surtout employée dans la langue de l'Eglise (Gaffiot, p. 213).

Définition

Seau contenant l’eau bénite utilisée pour les aspersions rituelles.

Hiérarchie

Origines et développements

Ce seau, d’apparence anodine, sert en réalité à contenir l’eau lustrale permettant, entre autres, de bénir l’autel ou de consacrer une église. Cet objet liturgique a dû être utilisé de manière précoce. On conserve une série d’exemples en ivoire datant du IXe siècle. Pour ces périodes, on emploiera plus volontiers le terme de situle (du latin situlus, seau). Ces seaux continueront d’être produits en grande quantité dans les siècles suivants. Progressivement, à la fin de la période médiévale, ils seront exclusivement réalisés en métal. Il est important de préciser que le seau à eau bénite est toujours accompagné d’un goupillon permettant l’aspersion. Pour les périodes les plus anciennes, le goupillon était remplacé par un rameau.

Roger Van der Weyden, Triptyque avec sainte Marthe et Sainte Gudule Bruxelles, Musée du Centre public d'aide sociale, 16e siècle, © IRPA, Bruxelles, cliché X070334 (détail)

Typologie

Les plus anciens exemples, souvent datés du IXe ou Xe siècle, sont généralement en ivoire, de forme tronconique et de grande taille. La décoration y est traitée en bas-relief, souvent disposée en registres superposés. Ces seaux sont appelés des situles. Les scènes représentées sont habituellement liées à la vie du Christ. (V&A) (MET)

Il n’est pas aisé de déterminer précisément le moment où l’on a privilégié le métal à l’ivoire comme matériau. Au XIVe siècle, il est certain que l’on commence à produire des seaux dans une nouvelle matière. C’est un siècle plus tard que les seaux métalliques s’imposeront comme étant la norme (objet IRPA 64650). Cette modification technologique implique une évolution formelle et esthétique. Avec ce changement de matériau, on remarque que les seaux ne comportent plus de décor particulier. Seule la forme de l’objet varie légèrement, de base circulaire ou polygonale. L’ornementation se limite aux crochets de l’anse qui représentent parfois des têtes de lions ou des bustes. En ce qui concerne l’anse, celle-ci est souvent trilobée (objets IRPA 10117321 et 138032).

Entre le XVe et le XVIIe siècle, il n’y a pas d’évolution marquante. Notons toutefois qu’à partir de 1600, on retrouve quelques seaux rappelant la forme de cratères antiques. Les parties les plus arrondies sont parfois décorées de godrons (objet IRPA 92385).

C’est seulement au XVIIIe siècle que quelques bénitiers auront une décoration réalisée au repoussé (objet IRPA 10067267).

Iconographie

Le seau à eau bénite est l'attribut traditionnel de sainte Marthe, car selon La Légende dorée de Jacques de Voragine, reprenant une légende provençale, Marthe de Béthanie, soeur de Lazare et de Marie, est arrivée aux Saintes-Maries-de-la-Mer après la mort du Christ. Elle y a vaincu, la Tarasque, un dragon qui terrorisait la région, en l’aspergeant d’eau bénite.

Autres dénominations

Autres langues
NL wijwateremmer
EN holy water bucket
DE Weihwassereimer
IT secchio di acqua santa, sechiello par l'acqua benedetta
ES cubo de agua bendita

BALaT

Les seaux à eau bénite (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Représentations de seaux à eau bénite (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Les seaux à eau bénite dans BALaT - Bibliothèque

Bibliographie

  • Vincent Debiais, « Carolingian Verse Inscriptions and Images: From Aesthetics to Efficiency » in Convivium, v. 1, n° 2, 2014, p.88-101.

https://doi.org/10.1484/J.CONVI.5.103812

  • Florine Meunier, Du baptême par immersion au baptême par aspersion (IVe au XIe siècles). Raisons, modalités et conséquences (mémoire de licence non publié, Université Libre de Bruxelles, Bruxelles) 2017.
  • Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 181.
  • Sacraal metaal. Liturgische gebruiksvoorwerpen : betekenis, funktie, evolutie, vorm, cat. exp. Sint-Truiden, Museum voor religieuze kunst, 2 vol., 1984, p. 17.
  • Mieke Van Zanten, Religieus erfgoed uit kerken en kloosters in de Lage Landen, Zutphen, 2008, p. 288.
  • Paola Venturelli, « La situla eburnea di Gotofredo del Duomo di Milano : segnalazione di quattro copie » in Rivista dell’Osservatorio per le Arti Decorative in Italia, n° 1, 2011, p. 14-22. http://www1.unipa.it/oadi/rivista/oadi_3.pdf

Webographie