Difference between revisions of "Amict (f)"
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+ | [[File:Y000107.jpg|300px|thumb|link=http://balat.kikirpa.be/obj/20027226/img/Y000107|right|Amict paré dans Simon Benning, ''Messe'' dans le Livre d'heure dit « de Hennessy », 1530-1540, fol. 137v du ms. II 158, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, © IRPA, Bruxelles, cliché Y000107.]] | ||
+ | [[File:X060680.jpg|300px|thumb|link=http://balat.kikirpa.be/obj/11015422/img/X060680|right|Amict simple dans Jean de Caumont, ''Messe pontificale'', peinture sur verre, 17e siècle, Bruxelles, Musées royaux d'Art et d'Histoire, © IRPA, Bruxelles, cliché X060680.]] | ||
== Étymologie == | == Étymologie == | ||
− | + | < latin ''amictus'', vêtement long des romains qui couvrait la tête ; vêtement de dessus (Cicéron, ''Epistulae ad Atticum'', 6, 1, 17, cité par Gaffiot, p. 114) ; du verbe ''amicire'' « envelopper, draper » (Gaffiot, p. 113). | |
== Définition == | == Définition == | ||
− | Grande toile rectangulaire de couleur blanche, généralement en lin, munie de cordons, parfois décorée d’une frise sur son bord supérieur ou ornée d’une croix en son centre, que le prêtre revêt, selon un rituel spécifique, | + | Grande toile rectangulaire de couleur blanche, généralement en lin, munie de cordons, parfois décorée d’une frise sur son bord supérieur ou ornée d’une croix en son centre, que le prêtre revêt, selon un rituel spécifique, sous son aube et sur sa nuque. |
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== Origines et développements == | == Origines et développements == | ||
− | + | Les origines de cet objet ne sont pas totalement établies. Joseph Braun y voit le dérivé du grand linge porté dans l'Antiquité en guise d’écharpe ou de tour de cou pour se protéger du froid ou de la saleté. Il rejette l’interprétation selon laquelle il s’agirait d’un dérivé de l’''Ephod'' des prêtres juifs (contrairement au [[rational]] qui le rappelle directement). | |
+ | L’amict devient un vêtement liturgique au IXe siècle, mais ne s’impose que progressivement à l’ensemble du clergé. C’est seulement au XIe siècle qu’il se généralise. | ||
+ | À partir du début du XIIe siècle se met en place la pratique de placer l’amict autour de la tête et de le garder ainsi au cours de la vêture du prêtre, voire même jusqu’à l’autel. On le replie ensuite autour du cou. Les cordons, placés aux deux coins supérieurs de l'amict, sont noués ensemble (soit au niveau de la poitrine, ou dans le dos) pour le maintenir en place. | ||
== Typologie == | == Typologie == | ||
− | + | L’amict est obligatoirement fait de lin, et on ne rencontre que très rarement de tels ouvrages dans une autre matière. Le décor n’est actuellement plus composé que d’une petite croix, mais était jadis parfois plus important, en particulier sur le bord supérieur où une frise brodée ou ornée de plaques métalliques pouvait décorer le col (l'amict paré). | |
+ | À partir du 16e siècle, cette façon de porter l’amict tend à disparaître au profit de l'amict simple. Dans les pays germaniques, le passage de l’amict paré vers l’amict simple a lieu vers 1600. En France et en Espagne, l’amict paré se maintient jusqu’au 18e siècle. La parure se détache même de l'amict et donne naissance à un ornement liturgique indépendant, le ''[[jugum domini (f)|''jugum domini'']]''. | ||
== Textes normatifs == | == Textes normatifs == | ||
− | + | ''Saint Charles Borromée veut que l'amict, en plus des broderies ordinaires, soit orné de trois croix, une au milieu, les deux autres aux coins supérieurs'' (''Instructiones fabricae et supellectilis ecclestiasticae'', 1577, I, II, pars IIa, cité par Duret, p. 266). | |
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== Bibliographie == | == Bibliographie == | ||
− | + | * Joseph Braun, ''Die liturgischen Paramente in Gegenwart und Vergangenheit. Ein Handbuch der Paramentik'', Herder & Co, Fribourg-en-Brisgau, 1924, p. 67-72. | |
+ | * Bernard Berthod et Elizabeth Hardouin-Fugier, ''Dictionnaire des arts liturgiques, XIXe-XXe siècle'', Paris, Les Editions de l'Amateur, 2006, p. 70. | ||
+ | * Joseph Braun, « Amikt », in ''Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte'', Bd. I (1934), p. 636–638; in: RDK Labor, URL: http://www.rdklabor.de/w/?oldid=94493 [23.10.2016] | ||
+ | * D. Duret (abbé), ''Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique'', Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 167-168, 265-266. | ||
+ | * ''Fil de soie, chemin de soie'', cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1983, p. 45-46. | ||
+ | * Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), ''Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico'', Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 307. |
Latest revision as of 17:35, 29 November 2021
Contents
Étymologie
< latin amictus, vêtement long des romains qui couvrait la tête ; vêtement de dessus (Cicéron, Epistulae ad Atticum, 6, 1, 17, cité par Gaffiot, p. 114) ; du verbe amicire « envelopper, draper » (Gaffiot, p. 113).
Définition
Grande toile rectangulaire de couleur blanche, généralement en lin, munie de cordons, parfois décorée d’une frise sur son bord supérieur ou ornée d’une croix en son centre, que le prêtre revêt, selon un rituel spécifique, sous son aube et sur sa nuque.
Hiérarchie
Origines et développements
Les origines de cet objet ne sont pas totalement établies. Joseph Braun y voit le dérivé du grand linge porté dans l'Antiquité en guise d’écharpe ou de tour de cou pour se protéger du froid ou de la saleté. Il rejette l’interprétation selon laquelle il s’agirait d’un dérivé de l’Ephod des prêtres juifs (contrairement au rational qui le rappelle directement). L’amict devient un vêtement liturgique au IXe siècle, mais ne s’impose que progressivement à l’ensemble du clergé. C’est seulement au XIe siècle qu’il se généralise. À partir du début du XIIe siècle se met en place la pratique de placer l’amict autour de la tête et de le garder ainsi au cours de la vêture du prêtre, voire même jusqu’à l’autel. On le replie ensuite autour du cou. Les cordons, placés aux deux coins supérieurs de l'amict, sont noués ensemble (soit au niveau de la poitrine, ou dans le dos) pour le maintenir en place.
Typologie
L’amict est obligatoirement fait de lin, et on ne rencontre que très rarement de tels ouvrages dans une autre matière. Le décor n’est actuellement plus composé que d’une petite croix, mais était jadis parfois plus important, en particulier sur le bord supérieur où une frise brodée ou ornée de plaques métalliques pouvait décorer le col (l'amict paré). À partir du 16e siècle, cette façon de porter l’amict tend à disparaître au profit de l'amict simple. Dans les pays germaniques, le passage de l’amict paré vers l’amict simple a lieu vers 1600. En France et en Espagne, l’amict paré se maintient jusqu’au 18e siècle. La parure se détache même de l'amict et donne naissance à un ornement liturgique indépendant, le jugum domini.
Textes normatifs
Saint Charles Borromée veut que l'amict, en plus des broderies ordinaires, soit orné de trois croix, une au milieu, les deux autres aux coins supérieurs (Instructiones fabricae et supellectilis ecclestiasticae, 1577, I, II, pars IIa, cité par Duret, p. 266).
Autres dénominations
Autres langues | |
---|---|
NL | amict (n) |
EN | amice |
DE | Humerale, Amikt, Schlutertuch |
ES | amito |
IT | amitto |
Langues anciennes | |
---|---|
Latin | amictus, humerale, superhumerale, fano, anabolagium, anagolaium |
mitteldt. | humeral, umbral |
BALaT
Les amicts (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations d'amicts (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les amicts dans BALaT - Bibliothèque
Bibliographie
- Joseph Braun, Die liturgischen Paramente in Gegenwart und Vergangenheit. Ein Handbuch der Paramentik, Herder & Co, Fribourg-en-Brisgau, 1924, p. 67-72.
- Bernard Berthod et Elizabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques, XIXe-XXe siècle, Paris, Les Editions de l'Amateur, 2006, p. 70.
- Joseph Braun, « Amikt », in Reallexikon zur Deutschen Kunstgeschichte, Bd. I (1934), p. 636–638; in: RDK Labor, URL: http://www.rdklabor.de/w/?oldid=94493 [23.10.2016]
- D. Duret (abbé), Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique, Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 167-168, 265-266.
- Fil de soie, chemin de soie, cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1983, p. 45-46.
- Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 307.