Calice

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Calice de Tavier, Eglise Saint-Martin[Tavier], 1201-1300, © IRPA, Bruxelles, cliché M057208]

Étymologie

< latin calix, « coupe », « vase à boire » (Gaffiot, p. 246), lui même dérivé du grec κυλιξ ou καλιξ signifiant « tasse » ou « verre », lui-même dérivé de κυλιω, rouler, tourner, soit parce que quand on forme les vases on tourne la roue, soit parce qu'ils sont creux et arrondis (J.B. Morin, Dictionnaire étymologique des mots françois dérivés du grec, et usités principalement dans les lettres, les sciences et les arts, Paris, 1803, p. 98.

Isidore de Séville, dans ses Origines (livre XX), indique une autre étymologie. Le mot dériverait du grec καλoν signifiant "bois" car les premiers récipients à boire auraient été faits dans cette matière. Mais cette interprétation doit être rejetée.

Le mot grec utilisé dans la Septante (version grecque de la Bible) est πoτηριoν, traduit par calix en latin.

Définition

Vase sacré en métal précieux, composé d’une coupe en or ou en argent doré, d’une tige souvent munie d’un nœud en son centre, dans lequel le célébrant consacre le vin au cours de l’Eucharistie. Il forme souvent un ensemble avec la patène (Robert Le Gall et Perrin, Thesaurus, p. 149).

Hiérarchie

Objets associés : voir parement de calice

Origines et développements

L'origine de l'objet remonte au Nouveau Testament. Les Évangiles de Marc (14:22–24), Matthieu (26:26–28) et Luc (22:19b–20) précisent en effet que lors de la dernière Cène, le Christ prit une coupe remplie de vin et la donna aux disciples en indiquant qu'ils buvaient le sang de l'Alliance.

Dès l'époque paléochrétienne, cet objet a occupé une place importante dans la liturgie. Peu de choses sont connues néanmoins sur les formes et les matériaux utilisés pour la confection de ces premiers vases liturgiques. Le calice d'Antioche, daté du VIe siècle, a longtemps été considéré comme un exemple ancien de calice eucharistique, bien que l'on pense aujourd'hui qu'il s'agit d'une lampe sur pied. Après l'édit pacificateur de Milan (313), les vases en métaux précieux abondent dans toutes les églises (Duret, p. 54).

Typologie

La typologie évolue d’un calice pourvu d’anses vers un calice qui en est dépourvu. La forme du vase se modifie aussi. A l'origine, la coupe est profonde et large, puis ses dimensions se réduisent par rapport au pied, qui prend de plus en plus d’importance, et est de plus en plus décoré. Pour faciliter la préhension du calice, le pied est interrompu par un noeud au milieu de la tige. À l'époque romane, le décor du calice est de plus en plus élaboré (repoussé, nielle, émail champlevé, filigranes). Le bol (cuppa), semi-circulaire à l'époque romane, s'amincit à l'époque gothique et diminue en largeur. La fausse coupe (doublure décorative de la coupe) apparaît à l'époque gothique, et n'est alors pas très haute. Elle prend progressivement de l'importance et est de plus en plus décorée de motifs figuratifs ou ornementaux. À l'époque gothique, le noeud est muni de côtes saillantes ou de boutons. La base est soit polygonale soit polylobée. Elle est décorée de figures de saints et de scènes relatives à la Passion. Bien que l'usage de marquer d'une croix le pied du calice ne soit pas prescrit par la liturgie, il remonte en France à l'époque gothique (Duret, p. 217).

À partir du XVIe siècle, des calices sont produits dans le style Renaissance, mais la tradition gothique perdure longtemps. Le pied reste polylobé.

Aux XVIIe et XVIIIe siècle, la coupe se rétrécit, s'allonge puis s'évase. Le noeud est le plus souvent ovoïde. Le calice baroque présente un décor plus luxuriant. Le pied peut prendre la forme d'une colonnette torse.

Textes normatifs

A partir du IXe siècle, seuls les métaux précieux (or et argent doré) sont autorisés (Sacraal metaal, p. 5). L'usage des calices de bois, de corne, de verre, d'étain, de plomb fut interdit. Cette défense, portée par plusieurs conciles provinciaux, fut étendue par Léon IV (847-855) à l'Eglise universelle (Duret, p. 54). L'église n'a toléré l'étain pour les calices et les ciboires que dans les cas de pauvreté (cfr Adolphe Riff, cité par l'abbé Bidault, p. 30).


Autres dénominations

Autres langues
NL kelk
EN chalice
DE Kelch
IT calice
ES cáliz
Langues anciennes
Latin calix

BALaT

Les calices (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Représentations de calices (1400-1700) dans BALaT - Photothèque

Les calices dans BALaT - Bibliothèque

Oeuvres sous la loupe

Bibliographie

  • Paul Bidault (abbé), ETains religieux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Charles Massin, s;d. (1960 ca), p. 30-39.
  • D. Duret (abbé), Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique, Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 44-48, 131-134, 216-220 et 301-303.
  • Fil de soie, chemin de soie, cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1983, p. 45-46.
  • Glossarium Artis, Faszikel 2, Liturgische geräte, Kreuze une Reliquiare der Christlichen Kirchen- Objets liturgiques, croix et reliquaires des églises chrétiennes, Dokumentationsstelle Tûbingen, Tübingen-Strasbourg, 1972, p. 22.
  • Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 149.
  • Sacraal metaal. Liturgische gebruiksvoorwerpen : betekenis, funktie, evolutie, vorm, cat. exp. Sint-Truiden, Museum voor religieuze kunst, 2 vol., 1984, p. 5.