Étole (liturgie)
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Étymologie
< grec στολη, « vêtement » (Bailly, p. 807) et du latin stola, « longue robe », et notamment « robe des prêtres d'Isis » (Gaffiot, p. 1481). Littré fait le rapprochement de στολη avec στέλλειν, « disposer », « arranger », qu'il compare avec l'allemand stellen, « poser », « placer ».
Définition
Bande de tissu ornée d'une croix à ses extrémités, que le célébrant passe au-dessus de l’aube et laisse pendre de part et d’autre de ses épaules en deux longs pans égaux. Elle est parfois terminée par des franges.
Hiérarchie
Origines et développements
Appelé orarium à l’origine, le nom stola s’impose au fur et à mesure à partir du VIIIe siècle.
Il s’agit d’un vêtement porté par les diacres, prêtres et évêques pour indiquer qu’ils ont reçu les ordres. L’objet s’impose progressivement, avec certitude en Espagne et en France au 6e siècle, et on le rencontre à Rome au VIIIe siècle. Les origines de l'objet ne sont pas claires. Il pourrait s'agir de la trace d'un vêtement long dont on n'aurait gardé que les bandes (clavi) ou de l'évolution d'un linge porté autour du cou.
Il devient obligatoire pour la messe dès le IXe siècle. À Rome, il est aussi utilisé par les sous-diacres et les acolytes. Ce n’est pas un élément de distinction. Ailleurs (en France, en Espagne), c’est le cas, comme l'indique le concile de Mayence en 813. Seuls les prêtres peuvent alors la porter en signe de leur condition. Plus tard, elle sera aussi octroyée aux diacres, mais pas aux sous-diacres.
Jusqu'au XVe siècle, la bande d'étoffe reste d'une largeur constante ; au XVIe, les extrémité s'évasent un peu, soit d'une manière rectiligne soit en formant une courbe concave ; l'évasement rectiligne est conservé par l'usage romain jusqu'au XXe siècle (Berthod et Hardouin-Fugier).
Typologie
Il s'agit d'une longue bande étroite de textile. Elle peut différer en forme et en couleur en fonction de la dignité de celui qui la porte (évêque, prêtre, diacre), du temps liturgique et du sacrement ou de l'activité paraliturgique pour lesquels elle est requise. L'étole est en effet revêtue pour la messe mais aussi pour le prêche, la confession, les funérailles, le baptême, etc.
Usage
L’usage est de porter l’étole au-dessus de l’aube et en dessous de la chasuble ou de la dalmatique. Voir les particularités des différentes étoles.
Autres dénominations
Autres langues | |
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NL | stola (liturgie) |
EN | stole (vestment) |
DE | Stola (liturgische Kleidung) |
IT | stola |
ES | estola |
Langues anciennes | |
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Latin | orarium (très rare après le XIIIe siècle) |
BALaT
Les étoles (liturgie) (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Représentations d'étoles (liturgie) (1400-1700) dans BALaT - Photothèque
Les étoles (liturgie) dans BALaT - Bibliothèque
Bibliographie
- Bernard Berthod et Elizabeth Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques, XIXe-XXe siècle, Paris, Les Editions de l'Amateur, 2006, p.
- Paul Chantraine, « Chatoiement des tissus. Ornements liturgiques au pays d'Ardenne », in Piété baroque en Luxembourg, cat. expo, Bastogne, Musée en Piconrue, 1995, p. 253.
- D. Duret (abbé), Mobilier, vases, objets et vêtements liturgiques. Étude historique, Paris, Letouzey & Ané, 1932, p. 96-97, 165, 265.
- Fil de soie, chemin de soie, cat. exp., Chambord, Château de Chambord, 1983, p. 46.
- Joël Perrin & Sandra Vasco Rocca (dir.), Thesaurus des objets religieux. Meubles, objets, linges, vêtements et instruments de musique du culte catholique romain. Religions objects of the Catholico Faith. Corredo ecclesiastico di culto cattolico, Paris, Caisse nationale des Monuments historiques, éditions du Patrimoine, 1999, p. 329-330.